Voyage au coeur de l'économie - SEMESTRE 2

Nous entamerons notre périple là où tout commence : le marché. Qu’il s’agisse de la baguette du coin ou d’un billet d’avion acheté en ligne, l’offre et la demande dialoguent, se bousculent, parfois s’ignorent ; les prix montent ou s’assagissent. Selon les époques et les écoles de pensée, l’État peut rester spectateur, endosser le rôle d’arbitre ou même entrer sur le terrain comme un joueur à part entière. Une fois le décor planté, nous poursuivrons notre voyage en remontant le fil de l’histoire monétaire. Du coquillage rare au florin vénitien, de la coupure fiduciaire à la cryptomonnaie, chaque avatar de la monnaie raconte la conquête de la confiance : comment transporter de la valeur sans trimballer son troupeau ? Pourquoi un jeton numérique, invisible et immatériel, peut-il aujourd’hui jouer le même rôle qu’une pièce de métal poli ?
Armés de ces repères concrets, nous découvrirons les grands courants de la pensée économique . Les classiques défendent la liberté du marché, les keynésiens ressortent la béquille budgétaire quand la demande flanche, tandis que néolibéraux, institutionnalistes ou comportementalistes revisitent chacun à leur manière la partition de la création de richesse et de sa répartition.
Viennent alors les grands indicateurs : PIB, taux de chômage, indice des prix. Loin d’être de simples hiéroglyphes du journal télévisé, ils dessinent un électrocardiogramme dont nous apprendrons à suivre les battements et à suspecter l’arythmie quand un chiffre semble en désaccord avec les autres.
Quand ces aiguilles s’affolent, surviennent les crises. Qu’il s’agisse des folies spéculatives de 1929, des secousses bancaires de 2008 ou des pandémies récentes, nous disséquerons les rouages communs : bulles d’optimisme, emballement du crédit, propagation de la panique, puis instruments de stabilisation.
Le regard se portera ensuite sur le duel (ou duo ?) entre croissance et planète. Peut-on faire tourner indéfiniment la grande machine économique sans épuiser un monde régi par la thermodynamique ? Notions de conservation, entropie, sobriété et économie circulaire entreront en conversation avec fiscalité carbone et investissements verts.
Pour clore, quelques paradoxes savoureux (effet rebond de Jevons, paradoxe eau-diamant, loi de Goodhart) rappelleront que l’économie adore bousculer le bon sens et que la science la plus sérieuse sait aussi se révéler malicieuse.